TER Centre
de Tim Dup
Matin et soir, soir et matin
Je change de wagon, je change de train
Sans entrains pour assurer mon train-train quotidien
Matin et soir, soir et matin
Je change de wagon, je change de train
Ya de tout dans ce train
Des gens qui dorment, des chiens qui pissent, des femmes enceintes
Et des enfants bruyants
Le matin c’est bondé, le soir c’est blindé
Ça pue, ça chante, ça s’lamente
Ou ça s’vante d’avoir une petite vie, oui monsieur
D’avoir une vie monsieur
Parfois les femmes se maquillent, se parfument
Parce qu’elles sont moches et qu’elles puent
Parfois des mec enivrés, défoncés emmerdent les passagers
Mais c’est jamais méchant dans le ter centre
Le trajet d’le connais pas cœur
De la campagne à paname
Dans les banlieues, les trams s’ébranlent dans le froid et sous un soleil de plomb
A travers les nuages et la pluie dans le brouillard hivernal
On est serré, tu suffoques des minutes entières
Et quand l’train s’arrête, et que les portent glissent
Les rails se mettent à grincer, a gémir de douleur
Elles crissent, elles frémissent
Les banquettes sont chauffées par des culs différents
Les regards se croisent, indifférents
Les paupières se ferment, fatiguées, éreintées
D’une journée épuisante
Les gens s’effilent en buildings
Les grands arbres s’enterrent et se changent en parking
C’est tout un monde que tu traverses quand tu prends le ter centre
Matin et soir, soir et matin
Je change de wagon, je change de train
Sans entrains pour assurer mon train-train quotidien
Matin et soir, soir et matin
Je change de wagon, je change de train
Ya de tout dans ce train
Des gens qui pensent, des gens qui pensent aux gens
Des gens qui pensent au gens qui pensent
Ceux-là sont un peu barré
Quand on y pense
On voit des mecs qui décuvent d’une soirée au calme
On croise des jolies minettes tombées au bord des larmes
Y’a de tout, y’a une âme, un truc qu’on n’explique pas
Dans le ter centre
On détruit les notions inculquées trop jeunes dans les têtes
C’est hétérogène, on s’prend trop la tête
On n’a pas les mêmes gènes dans le ter centre
Les gens qui voyagent ne se parlent pas beaucoup
Mais j’crois bien qu’ils s’aiment quand même
En même temps tu t’sens proche e l’autre
Quand tu partages un retard d’une heure cinquante sept
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