Pommes, pommes, pommes

de Thomas Fersen

Pommes, pommes, pommes,
C'est l'automne
Si monotone.
C'est triste, triste, triste,
Les feuilles mortes,
Les flaques d'eau,
Le vent dans la ruelle qui emporte les journaux.

À Boulogne,
C'est de saison,
Les enfants
Ramassent des marrons.
En caressant l'automne
Un balayeur fredonne:
"Pommes, pommes, pommes ...
Oh mon amour,
Le jour viendra
Où tu refleuriras."

La nuit tombe.
On s'étonne:
Ces feuilles sur le sol?
Et oui, c'est l'automne.
Un homme sans toit
Occupe un banc de bois.
On le montre aux enfants qui n'obéissent pas.

C'est l'automne,
C'est l'automne
Et, de temps en temps,
L'hiver montre ses dents
Et la nuit, sous les ponts,
On gèle jusqu'au trognon
De pomme, pomme, pomme.

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