Coccinelle

de Thomas Fersen

C'est un rire intérieur.
Dehors, il ne fait pas chaud.
On est lundi, le ciel est gris
Et je suis tombé de mon lit.
Les nouvelles ne sont pas belles.
On les jette à la poubelle.
Quelle grisaille, quelle grisaille,
Et l'amour n'est plus qu'un petit détail.
Allons nous coucher.

Je me réveille au printemps.
Il fait doux, j'aime ce temps.
Les fleurs s'ouvrent et je découvre
Que ton corps est très excitant!
Décrochons le téléphone.
Nous n'y seront pour personne.
Loin des casse-pieds, sous le pommier,
Ça fait longtemps qu'on a oublié
D'aller se coucher,
Allons nous coucher.

La vie est courte: il faut vous allonger.
Oubliez vous et tout va s'arranger.
Pour du bon temps, votre femme vous attend.
Allez retrouver la belle au bois dormant.
Oui, ça c'est la nature qui appelle, et vous
Prenez la main de cette fille, elle
N'attend que ça et vous c'est pareil.
Demain il ne faudra pas pleurer.
Allez vous coucher,
Allons nous coucher.

Il est tard et je suis naze
Et je rentre dans ma case.
Je m'allonge sur un banc,
Ma fumée déroule son ruban.
Sur sa natte ou sous sa couette,
Pour moi la nuit sera chouette.
Je dormirai mieux demain.
Demain, j'irai me coucher dans le petit pré.
J'irais me coucher,
Allons nous coucher.

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