Noir Et Blanc

de Souad Massi

C'est une ville que je connais
Des chansons que je chantais
Y a du sang sur le trottoir
C'est sa voix, poussière brûlée
C'est ses ongles sur le blindé
Ils l'ont battu à mort, il a froid, il a peur
J'entends battre son cœur

De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur
Po na ba mboka nionso pe na pikolo nionso

Il vivait avec des mots
Qu'on passait sous le manteau
Qui brillaient comme des couteaux
Il jouait d'la dérision
Comme d'une arme de précision
Il est sur le ciment, mais ses chansons maudites
On les connaît par cœur

La musique a parfois des accords majeurs
Qui font rire les enfants mais pas les dictateurs
De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur
La musique est un cri qui vient de l'intérieur

Ça dépend de l'altitude
Ça dépend de ton attitude
C'est cent ans de solitude
Y a du sang sur mon piano
Y a des bottes sur mon tempo
Au-dessous du volcan, je l'entends, je l'entends
J'entends battre son cœur
La musique parfois a des accords mineurs
Qui font grincer les dents du grand libérateur
De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur
Po na ba mboka nionso pe na pikolo nionso

C'est une ville que je connais
Une chanson que je chantais
Une chanson qui nous ressemble
C'est la voix de Mendela
Le tempo docteur Fela
Écoute chanter la foule
Avec les mots qui roulent et font battre son cœur
Mayhamch mnine, mayhamche eloune
Po na ba mboka nionso pe na pikolo nionso

De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur
La musique est un cri qui vient de l'intérieur
De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur
La musique est un cri qui vient de l'intérieur
De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur
La musique est un cri qui vient de l'intérieur

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