Fati Fati

de Pierpoljak

Il était une amoureuseQui vivait sans être heureuse.Son amant ne l'aimait pas.C'est drôle, mais c'était comme ça.Elle courut à la fontaineAfin d'y noyer sa peineEt tout le diable et son trainLa poussaient dans le chemin.C'est pour ça que l'amour pleurait dans son coin,C'est pour ça que le ciel n'y comprenait rien.Les jours de lumière,Les mots des prières,Tous en procession,Lui faisaient escorteMais la fille est morteEn criant : "pardon".C'est pour ça que l'amour pleurait dans son coin,C'est pour ça que le ciel n'y comprenait rien...Toutes les fleurs se fanèrentEt la nuit couvrit la terrePour chanter le dernier jourDe cette morte d'amour.Échappés du noir manège,Les mal-aimés en cortègePartent essayer d'empêcherLe soleil de se lever.C'est pour ça que l'amour n'avait plus d'amis,C'est pour ça que le ciel cherchait un abri.Les jeux et les rondes,Toutes les joies du mondeVoulaient s'en allerEt le cœur des hommes,Tout pourri d'automneAllait se fâner...C'est pour ça que l'amour n'avait plus d'amis,C'est pour ça que le ciel cherchait un abri.Mais voilà que ma légendeVa danser sous les guirlandes.Ça ne pouvait pas durer.L'amour a tout arrangéEt, depuis, c'est lui qui chante.Tant pis pour qui se tourmente.Vous pouvez toujours pleurer.Il est plus fort à chanter...C'est pour ça qu'on entend les accordéons,C'est pour ça que la rue éclate en chansons.Le chagrin des âmes,Dans tout ce vacarme,On ne l'entend plus.L'amour fait la fêteEt chacun, c'est bête,A cœur que veux-tu.C'est pour ça qu'on entend les accordéons,C'est pour ça que la rue éclate en chansons.

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