Les yeux d'un animal - Live au Palais des Congrès, Paris / 1987

de Michel Sardou

Comme les bleus transparentsDes aurores marginales,Elle a de temps en tempsLes yeux d'un animal.Aigu comme un diamantTraversant le cristal,Le regard inquiétantD'un loup de carnaval.Tout ce qu'il y a d'amourEt d'envie qu'on l'enferme,S'est libéré un jourPour lui donner des cernes.Des volcans sont en elle,Dévorant ses entrailles.Elle est terre, air et cielTendresse et représailles.Comme l'appel des rivièresDans un désert salé,Elle a les yeux si clairsQu'on voudrait s'y noyer.Elle a des yeux si pursQu'on lit a livre ouvertSes romans d'aventureEt ses récits de guerre.Comme les rouges déclinantsDes lueurs occidentales,Elle a de temps en tempsLes yeux d'un animal.Farouche et résigné,Insolent et soumis,A l'instant de grifferElle a ouvert son lit.Elle est sortie arméeDu cerveau d'un démon,On ne sait quelle annéeAu fond de quel bas-fond.Les yeux encore brillantsDe tourments prophétiques,La marque dans le sangDes délires sabbatiques.Au fil des longs sommeils,Elle pleure tout en douceurEt le premier soleilLa sort des profondeurs.Son regard surprenantPénètre comme un glaivePendant que des torrentsS'échappent de ses rêves.{chœurs..}Comme les bleus transparentsDes aurores marginales,Elle a de temps en tempsLes yeux d'un animal.Aigu comme un diamantTraversant le cristal,Le regard inquiétantD'un loup de carnaval.C'est un miroir sans tainOù l'on découvre tout,Des pitreries du nainJusqu'au fou-rire du fou.Un gouffre satiné,Une fosse aux serpents,Un puits de véritéOu peut-être un néant.Amour extravagant,Fascination du mal,Elle a de temps en tempsLes yeux d'un animal.Amoureux d'une chienneOu méprisante d'un chat,Ni l'amour, ni la haineNe se feront sans moi.

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