Le privilège - Live à l'Olympia, Paris / 1995

de Michel Sardou

D'abord je vais lui dire : "Maman,Je n'veux plus dormir en pension."Et puis je glisserai lentementSur les ravages de la passion.Est-ce une maladie ordinaire,Un garçon qui aime un garçon ?J'essaierai de choisir mes mots,Mais comment peindre un sentiment ?Ce que je sais n'est pas nouveau.Je me connais depuis longtemps.En aucun cas préoccupéPar les yeux ou les seins des filles,Dans mes nuits j'étais la poupéeQu'on habille et qu'on déshabille.Est-ce une maladie ordinaire,Un garçon qui aime un garçon ?Derrière les murs de ce collège,Ceux qui font tourner les manègesSe sont-ils posé la question.Y a t-il un Dieu qui nous protège,Une préférence un privilège ?Qu'est-ce qu'ils vont dire à la maison ?Un garçon qui aime un garçon.Est-ce une maladie ordinaire,Un garçon qui aime un garçon ?Depuis deux jours, je n'en dors pas.Est-ce qu'ils m'accepteront encore,Apprendre que leur enfant se croitEtre un étranger dans son corps.C'n'est pas comme avouer un mensonge.D'ailleurs, je n'ai pas honte de moi.C'est crever l'abcès qui me rongeEt finir en paix avec moi.Est-ce une maladie ordinaire,Un garçon qui aime un garçon ?Derrière les murs de ce collège,Ceux qui font tourner les manègesSe sont-ils posé la question ?Y a t-il un Dieu qui nous protège,Une préférence un privilège ?Qu'est-ce qu'ils vont dire à la maison ?Un garçon qui aime un garçon.Y-a-t-il un Dieu qui nous protège,Une préférence un privilège ?

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