L'ami

de Manau

Il a posé son verre, n'a pas fait de commentaire
Un geste au patron qui lui a remis une bière
Moi j'étais derrière à quelques pas de lui
Il ne m'a rien dit, peut-être que c'était mieux ainsi
Je l'ai regardé à continuer à se faire du mal
La scène m'a touché je n'ai pas trouver c'est normal
Un vieux, un ancien qui boit pour oublier
À 10 heures du matin, il y en a beaucoup trop dans nos cafés
Puis il s'est retourné lentement, m'a regardé
Les yeux fatigués, les cheveux blancs, les joues creusées
Il m'a fait un signe très amical de la main
En criant dans le café, "dis-moi comment tu vas gamin ?"
J'ai dit que pour moi ici tout allait bien
Qu'il y a toujours des hauts, des bas, mais je continue mon chemin
Ton chemin, "hé !", il est resté figé
Comme cette image avait le goût du beurre salé

REFRAIN (× 2) :
Le beurre salé
Comme cette image avait le goût du beurre salé
Il y a des histoires, comme ça décalées

Tranquille à ma table
Je voulais parler que de lui
Loi d'être un notable
Lui aussi a suivi l'envie
Il s'est assis près de moi, histoire de discuter
On a levé notre bras, ensuite, logique, on a trinqué
On entendait sur le village venir une tempête
Tous les marins du port venaient de rentrer
Il faisait si froid dehors et tous les bateaux était à quai
Et nous là, tous les deux, comme des cons de Dieu
A se demander si Alexandre était le seul heureux
On était bien c'est sûr, on savait où aller
Conflit de génération, qui s'est très vite évaporé
Un peu éméché, ça empêche de penser
Mais il voulait me parler de sa vie de son passé
Je me souviens de ses propos, de ses yeux mouillés
Comme cette image avait le goût du beurre salé

REFRAIN (× 2)

Il a posé son verre, n'a plus fait de commentaire
Et s'est retourné à jeter un œil à la mer
Moi j'étais derrière à quelques pas, tout près de lui
Il ne m'a rien dit, je crois que c'était mieux ainsi
Je l'ai laissé partir avec ses souvenirs
Ces anciens que j'ai connu entre deux bières et deux sourires
Il y a des choses qui passent et que l'on ne comprend pas
Des rencontres que l'on ose et que l'on imaginait pas
Et moi, moi tout seul avec mes pensées
Dans ce village, je ne faisais que passer
Sous le vent et la pluie ma silhouette s'est effacée
Sûrement que mon image avait le goût du beurre salé

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