Nocturnes, Op. 9, No. 2 in E-Flat Major

de Glenn Gould

La Seine est aventureuseDe Châtillon à Méry,Et son humeur voyageuseFlâne à travers le pays ...Elle se fait langoureuseDe Juvisy à ChoisyPour aborder, l'âme heureuse,L'amoureux qu'elle a choisi !Elle roucoule, coule, couleDès qu'elle entre dans Paris !Elle s'enroule, roule, rouleAutour de ses quais fleuris !Elle chante, chante, chante, chante,Chant' le jour et la nuit,Car la Seine est une amanteEt son amant c'est Paris !Elle traîne d'île en île,Caressant le Vieux Paris,Elle ouvre ses bras docilesAu sourire du roi Henri...Indifférente aux édilesDe la mairie de Paris,Elle court vers les idyllesDes amants des Tuileries !Elle roucoule, coule, couleDu Pont-Neuf jusqu'à Passy !Elle est soûle, soûle, soûleAu souvenir de Bercy !Elle chante, chante, chante, chante,Chant' le jour et la nuit...Si sa marche est zigzaganteC'est qu'elle est grise à Paris !Mais la Seine est paresseuse,En passant près de Neuilly,Ah ! comme elles est malheureuseDe quitter son bel ami !Dans un étreinte amoureuseElle enlace encore Paris,Pour lui laisser, généreuse,Une boucle ... à Saint-Denis !Elle roucoule, coule, couleSa complainte dans la nuit...Elle roule, roule, rouleVers la mer où tout finit...Elle chante, chante, chante, chante,Chant' l'amour de Paris !Car la Seine est une amanteEt Paris dort dans son lit !

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