Le Pauvre Vieux

de Claude Barzotti

Assis les mains en poches, sur une banquette de métro,
Il est bientôt cinq heures, il va commencer son boulot.
Un vieil accordéon qu'il traîne depuis des années,
Un peu désaccordé mais il va le faire éclater.

Parfois, parfois il voudrait bien mourir, le pauvre vieux.
De la monnaie que l'on lui jette, il est honteux,
Il baisse la tête, d'un regard triste, il dit merci.
Sans le savoir, vous lui avez rendu la vie.
Alors il fait chanter son instrument, le pauvre vieux,
Plus fort que mille accordéons, le pauvre vieux.
Bien sûr qu'il a rêvé d'être un grand musicien,
Mais dans la vie on ne choisit pas son destin.

Parfois, quand il s'arrête pour se rouler une cigarette,
Il se met à regarder le décor qui n'a pas changé.
Les posters déchirés, un vieil pendule arrêté
Qui depuis des années, n'a jamais été réparé.

Parfois, parfois il voudrait bien mourir, le pauvre vieux.
De la monnaie que l'on lui jette, il est honteux,
Il baisse la tête, d'un regard triste, il dit merci.
Sans le savoir, vous lui avez rendu la vie.
Alors il fait chanter son instrument, le pauvre vieux,
Plus fort que mille accordéons, le pauvre vieux.
Bien sûr qu'il a rêvé d'être un grand musicien,
Mais dans la vie on ne choisit pas son destin.

Un jour où l'autre, le pauvre vieux nous quittera,
Et dans les couloirs du métro il manquera,
Toutes ses chansons qui font penser à l'Italie,
Toutes ses chansons qu'il a jouées toute sa vie.

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