Lettre ouverte

de Bernard Lavilliers

Le silence des ports enflamme ma planèteLes ondes des radios surveillent mes décorsPrincesse de la nuit, fille des astres mortsLa centrale atomique pose son théorèmeDans la veine bleutée du junky qui délireNoyé dans la musique coule un liquide froidQui mesure en c.c. ce qui reste à vivreDe nos cerveaux rongés monte l'hymne à la joieJe suis un écrivain ivre de dialectiqueJ'ai l'optimisme suisse sur un compte bloquéA peu près aussi drôle qu'une porte de cliniqueQui s'ouvre sur la morgue juste après le guichetSouriez ! souriez ! déchirez-vous la gueule !Ordre nouveau est là, pour nos petits enfants !Mr. Pauwels s'en va fleurir nos camisolesDans les matins magiques et les buissons ardents !Je suis un pessimiste et payé par personneAu-dessus de mes yeux poussent des fleurs fanéesLa fumée des usines me fait une couronneMa mère a enfantè dans les pieds d'un crassier

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