La Grande Marée - Version Live 99

de Bernard Lavilliers

Un colosse aux pieds d'argile surveille la frontièreDes gosses aux mains fragiles jouent avec la poussièreDes veuves aux longs doigts fébriles distillent le théUn vieillard au regard tranquille sort de la fuméeC'est la grande marée, la grande marée, la grande maréeLa grande marée, la grande marée, la grande maréeUn roi perclus de solitude sur son trône dérisoireUn café, une pendule, un bout de trottoirUn réveil sinistre et drôle sur l'épaule d'un ouvrierQui s'en va au bout du môle, vers l'éternitéC'est la grande marée, la grande marée, la grande maréeLa grande marée, la grande marée, la grande maréeLes enfants qui jouent à l'ombre des matraquesLe temps qu'il fait, six mois de prison à ManiacUne étoile est tombée dans ma guitareSi j'étais croyant, ce serait un don du cielC'est la grande marée, la grande marée, la grande maréeLa grande marée, la grande marée, la grande maréeLes rues n'ont plus de recoins, plus d'angles mortsÇa facilite les rapports de forceIl n'y a plus d'amoureux, plus de bancs publicsNous sommes éternellement bronzésNotre vocabulaire est réduit à 50 motsNous branchons nos sexes dans le secteurEt nos spermatozoïdes sont calibrés et placés dans desbanquesIls servent de monnaie d'échange aux eunuques qui nousgouvernentNotre société d'abondance fait merveille, il n'y a plus qu'unclasseQuoiqu'en y réfléchissant bien il y en a une autreMais il est déconseillé de réfléchirNous ne faisons plus jamais l'amour, sauf de temps en tempsAvec les gardiens qui nous surveillentLe mien est frigideC'est la grande marée, la grande marée, la grande maréeLa grande marée, la grande marée, la grande marée

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