Concerto grosso No. 12 in F Major, Op. 6: I. Preludio (Adagio)

de Arcangelo Corelli

La fleur que tu m'avais jetée
Dans ma prison, m'était restée
Flétrie et sèche, cette fleur
Gardait toujours sa douce odeur

Et pendant des heures entières
Sur mes yeux, fermant mes paupières
De cette odeur je m'enivrais
Et dans la nuit je te voyais

Je me prenais à te maudire
À te détester, à me dire
Pourquoi faut-il que le destin
L'ait mise là sur mon chemin

Je m'accusais de blasphème
Et je ne sentais rien moi-même
Je ne sentais qu'un seul désir
Un seul désir, un seul espoir
Te revoir, ô Carmen, oui, te revoir

Car tu n'avais eu qu'à paraître
Qu'à jeter un regard sur moi
Pour t'emparais de tout mon être
Ô ma Carmen
J'étais une chose à toi
Carmen, je t'aime

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